Mission impossible ! [Maika]

Miki fronça les sourcils. Quelle était cette histoire de mission secrète dont parlait ces deux bonhommes ? Perplexe, il s’approcha des Dark&Gun.
-Qu’est-ce qui s’passe ?
Le plus robuste secoua la tête avec un air «Laisse tomber » tandis que l’autre haussait les épaules. Miki émit un petit grognement. Il fut tenté durant un instant de leur balancer un bon coup dans la tronche, mais ça ne servirait à rien. Il n’allait quand même pas s’attirer des ennuis juste pour en apprendre plus sur une histoire quelconque. Légèrement frustré tout de même, il tourna les talons et se retrouva nez à nez avec Ryô, le « boss » du Dark Corridor. Bien sur, la grande «chef » était Alyss Liddwel, et en son absence, c’étaient Aiko et Andrew qui prenaient le relais ; mais Ryô n’était pas mal non plus dans le genre autoritaire. Peu de Darky avaient eu l’honneur de recevoir un ordre du fameux « trio », alors pour eux, la personne qu’ils considéraient comme « supérieur hiérarchique », c’était bien Ryô. Ce dernier n’avait pourtant pas la grâce d’Alyss, ni l’habilité d’Aiko, et encore moins la rapidité légendaire d’Andrew, mais il s’était imposé à coups de hurlements et de coups de poings bien placés.
Un peu un tyran, en fait.
Donc bref, pour en revenir à notre histoire avec Miki, ce dernier s’était retrouvé devant Ryô.
Notons que si Miki respecte la grande Alyss, il ne prend pas de pincettes avec Ryô.
-Alors gros pif, ça va?
-Ta gueule, grogna le japonais. Et c’est quoi ce sweat débile ? C’est archi moche !
Miki se retint de justesse de balancer son poing. Ce sweat en question était un sweat portant l’inscription « Angel », et même s’il semblait déplacé sur l’italien, c’était un cadeau de Ruby.
Et Miki n’aimait pas qu’on se moque des cadeaux de Ruby.
-Ecoute, rétorqua-t-il. Moi au moins, ce sweat, je peux le changer. Alors que ton nez…
Il lui adressa un clin d’œil avant de tourner les talons. Puis il remarqua une chose étrange. Le silence. Pourquoi Ryô ne criait pas ? Intrigué, il jeta un œil en arrière. Le tyran du D.C. se tenait penaud, rouge comme une tomate.
-Ben quoi ? s’inquiéta Miki. Un problème, chef ?
-Non, grogna le fameux chef. Juste que… J’étais venu te demander quelque chose.
Perplexe, l’italien revint sur ses pas et se planta devant lui.
Et c’est alors que le japonais lui déballa tout.
-Oh mon Dieu, s’esclaffa Miki.
-Ferme-la, et fais-le, c’est tout.
-En échange ?
Miki adressa un sourire éclatant au garçon au gros nez. Un peu moqueur, le sourire.
-Je te donnerai 50 euro, promit le japonais. Pas mal, non ?
-Mh… Tu sais que trouver une fille dans un immense parc d’attraction, la suivre, s’assurer que c’est elle en ayant rien d’autre que ta description louche, et puis lui donner une enveloppe sans se faire voir, c’est juste Mission Impossible ? ça mérite plus que 50 balles, ton affaire.
-100. 100, ça va non ?
Miki esquissa un sourire. Il allait conclure quand une voix féminine retentit derrière son dos.
-Rajoute vingt euros de plus et je suis partante.


Et c’est comme ça que Miki Tenshi se retrouva au parc d’attraction accompagné d’une délicieuse Lovely girl en manque de sucre. Alors, elle était où cette « française blonde aux yeux verts et au corps de rêve » ?

Maika Shizuka est fauchée. Encore. Oui c’est du déjà-vu et oui ça lasse grave des castors. Mais s’il existait bien un mentos sur Terre qui n’a jamais été un écureuil dans une vie antérieure et qui confond économie avec scatologie, c’était bien Mai. Et si elle prenait un job à mi-temps ? Ça règlerait son problème d’argent, oui ! Mais pour l’instant, pas de pognon, pas de bonbon. Elle n’avait qu’à en taxer aux autres. Mais tous les Musican’s et Intellect’s étaient réunis dans la salle de répétition. Peut être trouverait-elle quelqu’un à qui racketter dans le couloir des Darky ?

Une odeur de cigarette et d’eau de colonne « Drakkar Noir » y flottait, pouah ! Un de ces babouins avait due se baigner dedans avant de venir empester le corridor. Mai passa sur un gars allongé, défoncé en plein milieu du couloir. L’individu s’était trompé de couloir on dirait. Puis elle lui donna un coup de pied dans le ventre lorsqu’elle s’aperçut que le mec était en train de se rincer l’œil.

Aucune Lovely ne trainait par là, elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait non ? Les pastèques aussi, elles ont le droit d’éclater les poivrons. Mai était sur le point de l’achever lorsqu’une conversation divine arriva jusqu’à ses oreilles indiscrètes. Une mission ? Au parc d’attraction ? Juste remettre une lettre ?

Mai avait tout compris, elle abandonna la carcasse et rejoignit le duo de magouilleurs en deux temps trois mouvements et s’incrusta dans la bande. Il y avait Montagne de muscle j’ai peur des filles alias Ryo la brute et un petit blondinet qu’elle reconnut comme étant Miki Tenshi. Parfait, son premier job pouvait débuter. Elle embarqua Blondin et deux heures plus tard, les voilà à l’entre du parc.

Premier obstacle ! Elle n’avait pas d’argent pour payer le ticket d’entrée. Et comble du malheur, on était Vendredi, c’était la journée réservée aux amoureux, seuls les couples avaient le droit d’entrer. Heureusement qu’elle Blondin sous la main :

-Je t’invite, tu paies. La cible n'est surement pas seule, faudra la filer et agir au bon moment tout en se faisant passer pour un couple.

Elle l’attira vers le guichet tout en lui disant :

-On va passer le test d’entrée, me fais pas capoter la mission Blondinet ok ?

[Rajoutons des difficultés pour rendre le bananRP intéressant wesh o/]

Miki étouffa un grognement. La journée s’annonçait longue ! Surtout avec une Lovely à ses côtés. En fait, Miki n’avait jamais raffolé de ces jolies nanas pot-de-peinture. Il aimait mieux les filles déconneuses comme Ruby. Le garçon passa une main dans ses cheveux blonds, jouant distraitement avec ses mèches légèrement bouclées.
Heureusement, Maika –car c’était comme ça qu’elle s’appelait- n’avait pas l’air du genre pouffiasse. Plutôt dérangée, en fait. Mais bon, le garçon n’avait rien contre les gens dérangés, vu qu’il en fréquentait pas mal tous les jours.
Ne me dites pas que danser debout sur une table de la cantine tout en rotant et en pétant était normal. Je vous croirais pas.
Donc, comme je vous disais, Maika n’avait pas l’air du genre Lovely arrogante. C’est d’ailleurs pour ça que Tenshi se laissa entrainer par le bras jusqu’à l’entrée du parc. Alors que ses pensées divaguaient étrangement vers Ruby tandis qu’il remarquait l’amas de couples devant le guichet, la jeune fille droguée aux bonbons qui lui servait de partenaire débita une phrase. L’italien ne put se retenir de sursauter. Qu’avait-elle dit ? Trop occupé à penser à quelque chose qui se nommait Ruby et qui était un vrai démon, il n’avait même pas remarqué que Maika s’était agrippée à lui en parlant. Elle faisait quoi, là, au juste ?
Et puis son regard se porta à l’immense banderole au dessus du guichet.
Seulement pour les couples ?
Bon, ok. Mais c’était bien pour les 130 euros ! Légèrement rougissant, il attrapa maladroitement Maika par la taille. Bon, c’était pas tous les jours qu’il enlaçait des filles par la taille, pas besoin de se moquer, non plus ! La seule personne du sexe féminin à qui il s’était jamais intéressé, c’était Ruby, et ce n’était que sa meilleure amie.
L’italien devait pourtant reconnaître que sa nouvelle petite amie en titre était plutôt agréable à trimballer. Elle avait un joli minois et une délicieuse odeur sucrée. Il aurait put tomber sur pire ! C’est donc avec un sourire (quoique légèrement forcé) qu’il s’avança vers la file d’attente.

-T’as d’la thune ?

Tout en parlant, il avait passé ses mains dans les poches de son jean. Et là, Ô Dieu du fric ! Il trouva un billet de cinquante euro. C’était assez, pour deux tickets de parc d’attraction ? Surement, après tout ce n’était pas Disneyland.

-C’est bon en fait, je paie.

Depuis le début, il n’avait pas encore regardé une seule fois Maika dans les yeux. Ce n’était qu’une partenaire pour mission impossible, mais bon, s’ils devaient jouer les couples heureux trop amoureux, il avait intérêt à y mettre un peu plus du sien. Et puis qui c’est, il pourrait s’entendre, tous les deux ? Ce serait bien la première Lovely, mais bon.

-Au fait, se lança-t-il. Tu es en quelle année ? Tu joues dans la cour des grands, non ?

En effet, malgré son apparence de petite poupée de sucre, la Lovely faisait assez mûre. Enfin, pas tant que ça avec ses cheveux verts flash, mais elle dégageait une certaine confiance en elle. Le garçon esquissa un sourire, qui se mua aussitôt en grognement quand il vit la queue qui s’étendait au loin devant eux.
Il détestait attendre !

Maika n’en revenait pas du nombre de couple qui se pressait par là. Certains étaient en plein rituel de léchage de museau, d’autres…mieux valait arrêter de passer pour une voyeuse et se concentrer sur la mission. Quelques minutes plus tard, Blondinet lui demanda :

T’as d’la thune ?

Seigneur, mais cette tronche de cake ne l’avait pas entendue ?? Elle allait lui rafraichir les oreilles à coup de cire chaude quand le Darky sauva sa peau en toute ignorance. Bien, il allait payer pour deux.
En attendant, Mai entreprit de se concentrer sur la description loufoque de la fille histoire de la reconnaitre au premier regard. « Française, blonde, yeux verts avec un corps de rêve » Cette fille allait être difficile à trouver. C’est vrai quoi, des touristes canons, fausse blondes, passés sous le bistouri, on en trouvait chez tous les marchands de glace.

Maika au moins, elle sera toujours repérable n’importe où, n’importe quand.
Attention, ça ne veut pas dire non plus que toute la populace devrait se teindre les cheveux en vert, l’herbe est là pour ça.
Pour meubler la conversation, le darky veut savoir en quelle année elle était. Malgré sa médiocrité, c’était une tentative comme une autre…

-Je passe très bientôt en 3ème année, les grands lieutenants, ça me connait…et toi ?

Sans lui laisser le temps de répondre, elle reporta son attention sur la longue file d’attente et une employée déguisée en cupidon rose cria : 180 minutes d’attentes ! Patientez dans le calme s’il vous plait !
3h d’attente ??? Et puis quoi encore ?! Non non non, elle n’y passerait pas tout l’hiver à attendre. Elle devait faire quelque chose.

-Ne bouge pas, je vais faire le ménage, lui chuchota Mai.

Elle sortit du rang et alla se cacher derrière un lampadaire. Puis sans prévenir, elle hurla à plein poumons :

AL QAINA EST LA ! LES TERRORISTES ONT UNE BOMBE, TOUS AUX ABRIS !!!

Cela eut l’effet escompté, panique générale parmi la queue de derrière. Sans réfléchir tout le monde quitta la file persuadé d’échapper à une explosion factice. Ne restait que le guichet et une petite dizaine de personnes qui n’avaient rien vu, rien entendu.
Elle retourna chercher Miki qui n’avait pas bougé entre-temps. Peut importe ce qu’il pensait, elle s’était éclatée à faire cette petite farce. Elle cria à la foule qu’elle s’était trompée, prit blondinet par la main et fonça grappiller le peu de distance qui restait désormais à parcourir. Premier problème résolu, yes ! Déjà, un nouveau problème un peu plus corsé se met en travers de leur route :

-Embrassez-vous, s’il vous plait, dit la fille aux tickets.
-Hein ?!
-C’est la procédure à suivre pour être sur que vous êtes bien un couple d’amoureux. Bon je ne vous demande pas non plus de vous roulez une pelle, mais juste de confirmer que vous sortez ensemble.
-Hum...Bon chéri,...

Et merde, Mai aurait du se douter qu’elle devrait les mériter, ces 130 euros. Elle empoigna la veste du blondinet et l’embrassa fougueusement durant 10 secondes. Avant de s’éloigner, elle lui glissa tout bas :

-Joue le jeu sinon, l’argent nous passera sous le nez. La fille a l’air de se douter de la supercherie regarde. Fais quelque chose chou…

Money, money, money…

Miki haussa un sourcil. Alors comme ça elle n’était qu’en 2eme année ? Miki aurait parié sur la troisième. Il allait répondre à son tour, mais il vit que Maika avait déjà décroché. Elle regardait elle aussi la queue devant eux. Alors que l’italien allait proposer de dépasser tout le monde par la force de ses poings, sa soi-disant nouvelle petite amie lui chuchota quelque chose à l’oreille. Le ménage ?

-Tu veux un aspirateur ou un balais ? ironisa-t-il.

Mais la miss cheveux verts n’entendit pas sa bourde, elle s’était déjà éloignée. Et puis sans crier garde, elle hurla un truc. Quelque chose qui eu son effet, car déjà la population se démembrait en criant. Miki fronça les sourcils. Cette petite Maika était plutôt bonne actrice ! Si il ne la connaissait pas, -et s’il avait réussi à comprendre ce qu’elle disait- il se serait probablement enfui. Mais ça, il ne l’avouerait jamais. Non mais vous imaginez ? Miki Tenshi qui prend la fuite.
Impossible.
Il suivit donc sa partenaire au guichet, les mains dans les poches, l’air faussement détaché. Il n’allait pas non plus la féliciter ! Il sortit donc son argent et le tendit à la dame qui paraissait fort mal aimable. L’italien lui aurait bien cassé ses lunettes mais bon, il n’était pas taré au point d’agresser une madame du parc d’attraction sans raison.
Sauf qu’au lieu de leu tendre des tickets, cette madame aux cheveux rouges pétants lui demanda d’embrasser Maika. Non mais, elle pourrait sourire en disant ça, au moins ? Comme ça, il aurait été sur que c’était une blague.
Sauf que vu ses explication, ça n’avait pas l’air d’une plaisanterie.
Sans prévenir, Maika l’empoigna sauvagement, telle une tigresse affamée de sexe (ouh, la comparaison !) et lui arracha pratiquement les lèvres.
Durant une bonne dizaine de secondes, Miki resta les bras ballants, les lèvres quasiment aspirées par celles de sa partenaire. Quand elle eut enfin terminé son cirque, l’italien se détacha d’elle, le souffle court. Si il avait imaginé que ce serait ça, son premier baiser !

…

Oui, vous avez bien lu. Malgré ses 18 années de popularité auprès des jeunes filles de tout âge, Miki n’avait encore jamais embrassé.
Faut dire que les filles, c’est pas ce qui l’intéresse particulièrement. Il se lécha les lèvres en fronçant les sourcils. Finalement, ce n’était pas si désagréable. Il allait prendre les tickets de la madame rousse mais il vit que celle-ci semblait dubitative.
Maika lui lançait un regard noir.
Ben quoi, il n’avait pas géré ? Bon c’est vrai que rester planté là comme un idiot pendant que sa soi-disant petite amie lui roule une pelle n’était peut-être pas la meilleure solution. Il fallait qu’il donne le change.
Rassemblant le peu de fierté qui lui restait, il passa un bras autour des épaules de Maika, un sourire forcé aux lèvres. La comédie n’avait jamais été son point fort, surtout après une agression sexuelle, mais il fallait qu’il se débrouille.

-Voyons chérie, je t’ai déjà dit que je n’aimais pas quand tu m’embrassais sans prévenir.

Sa voix était légèrement tremblante et son air faussement fâché semblait amuser la dame du guichet. Elle n’avait pas l’air prête à lui donner ces foutus tickets. Bon, d’accord… Il fallait qu’il soit plus convaincant. Il inspira profondément et plongea son visage dans le cou de Maika.
(Non, ce n’est pas une ruse pour cacher ses joues toutes rouges)

-Si tu recommence, je vais te punir ce soir…

Il avait prit une voix coquine (Miki, une voix coquine ?! Omg.) et chargée de sous-entendue. Bon, si la vieille rousse ne les laissait pas entrer après ce qu’il venait de dire… Pour s’assurer de l’obtention de leurs tickets, l’italien effleura l’oreille de Maika avec ses lèvres.
Le contact de la peau chaude de la Lovely le fit frissonner.
Elle sentait bon, quand même ! ça allait pas être très compliqué de faire semblant d’être attiré. Il mordilla légèrement l’oreille qui se présentait à ses lèvres et passa une main sur la hanche de la jeune fille.

-Je peux même te punir maintenant, susurra-t-il. Tu préfères le fouet ou un… tout autre engin ?

Il frissonna. C’était lui qui venait de dire cette chose absolument perverse ? Eh bien, vous m’en direz des nouvelles. En tout cas, son petit numéro de détraqué sexuel follement amoureux semblait avoir marché.

-Ne faites pas ça ici, intervint la rousse. Prenez ces tickets… Il y a des toilettes dans le parc.

Sur ce, elle gloussa. Miki dut se retenir pour ne pas lui foutre son poing dans la gueule, mais se contenta d’attraper les tickets et, une main sur la taille de Maika, il fit mine de l’enlacer tout en marchant. Alors qu’ils entraient dans le parc, il relâcha son emprise sur la jeune fille, effleurant au passage ses courbes voluptueuses.
Mh, pas mal.

Et bien, le bel italien cachait bien son jeu. Lorsqu’elle eut terminé son baiser brutal dont elle n’était absolument pas fière, elle remarqua une toute petite lueur choquée dans ses yeux. Donc, soit le blondinet était une petite nature et Mai lui aurait volé son premier baiser. Soit elle ne s’était absolument pas améliorée depuis la dernière fois qu’elle avait embrassé un garçon. Mai penchait plutôt pour la deuxième option. Mais que voulez-vous, lorsque Mai est gênée, elle ne répond plus de rien, elle fonce dans les choux.

Mais elle ne s’excusera pas pour son comportement. C’est pour l’argent ,un peu de compréhension que diable ! Même si au passage elle lui aurait cassé une dent, alors c’est Miki qui aurait du être plus résistant. Ce ne serait en aucun cas de SA faute…elle lui jeta quand même un petit regard. Non, pas de sang coulant à flots, pas la moindre trace de bleu ni de morsure. Blondinet se portait comme un schtroumpf bien portant, il va même jusqu’à lui faire un petit harcèlement sexuelle. Rohooo, Miki remontait à six pieds sous terre dans son estime.

L’histoire du fouet était bien trouvée, de quoi endormir la vigilance de la rousse du guichet. Mais pourquoi parlait-elle de toilettes ? Mai n’avait jamais demandé à y aller, d’ailleurs le jour où elle demanderait son chemin pour y larguer une poutre sera un jour de deuil.
Bref, c’est ainsi que le faux couple put entrer à l’intérieur du parc, à la recherche d’un autre couple. A peine entré à l’intérieur du parc, blondinet refait ça sainte nitouche en retirant son bras qui soit disant passant lui tenait lieu de bouillote. Doux Chou-fleur, mais qu’est-ce qu’il faisait froid, elle se rapprocha très discrètement de sa bouillote humaine en lui demandant :

-Parfait, on est entrée. Par où tu veux commencer les recherches ?

Elle lança un regard distrait aux alentours dans l’espoir de trouver sa cible sans succès bien évidemment. Chercher cette maudite blonde revenait à chercher un grain de sucre dans une fourmilière. Ce gros lourdaud aurait pu lui donner une photo du gars avec qui sortait la fille quand même. Ils n’avaient aucun nom à mettre sur cette blondasse, aucune piste, juste le lieu et la lettre.

La lettre ? Hum…Pourquoi ce grand baraqué avait besoin de deux petits nougats comme eux pour envoyer une simple lettre ? La fille était une trafiquante ? Une mafieuse ? Le contenu de la lettre commençait à l’intéresser tout à coup. Mais d’abords une piste, il fallait chercher quelque part quand même.

Voyant que le jeune homme était aussi indécis qu’elle, Mai décida de laisser le destin des caramels décider pour elle. Elle ferma les yeux et tourna sur elle-même en chantonnant : « Monsieur Bouddha du miel a dit d’aller chercher son cornichon là-bas. Elle ouvrit les yeux, curieuse, puis les referma aussitôt. Hiiiii ! La maison hantée ??? Oh pitié non, Bouddha s’est surement trompé dans les astres ou bien Mai avait tout simplement eu une erreur de connexion dans les neurones. Oui c’était cela, pendant un moment elle a cru voir un de ses cauchemars. Elle devait certainement le confondre avec une boutique de voyance. Vive la voyance !

Elle rouvrit les yeux. Malheureusement, ce n’était pas la boutique d’une voyante folle, elle était bel et bien en train de pointer une horrible attraction fantôme, la maison hantée. Oh Seigneur en sucre, pourquoi lui infliger une telle épreuve ? Pourquoi à Mai ? La pauvre sucrette détestait les fantômes et tout ce qui était terreur et paranormal. C’était normal d’avoir peur non ? Le Darky qui l’accompagnait attendait toujours, l’air impatient.
Jamais elle ne perdra la face devant qui que ce soit, même des petits fantômes n’ébranleront jamais sa détermination. La mort dans l’âme, elle se tourna vers le beau blondinet :

-On va commencer là-bas, dit-elle d'un air prétentieusement forcé en pointant son doigts manucuré parfum vanille vers le lieu maudit, puisque le destin le veut…Mais si tu flippes trop ,on pourra toujours aller voir dans le manège des chevaux.

Pitié Blondinet choisi les chevaux, choisis les chevaux…

Miki haussa un sourcil. Mais à quoi jouait-elle, à tourner un rond tout en chantant une chanson étrangement bizarre ? L’italien finit finalement par comprendre. Elle s’en remettait au destin. Bien…
Le destin choisit d’ailleurs la maison hantée. Une maison hantée ? Cool ! Il jeta un œil à Maika. Celle-ci semblait assez mal à l’aise. Elle lui demanda de choisir entre cette attraction incroyablement intéressante et des… chevaux ? Miki passa la main dans ses cheveux blonds et fronça les sourcils. Elle le prenait pour qui, une mauviette ? Le garçon émit un petit reniflement de mépris et se dirigea d’un pas sur vers le train fantôme.

-Viens tête verte, lança-t-il. Je vais les éclater, ces
squelettes.

Il fit mine de donner un coup de poing dans l’air pour appuyer ses propos et, envoya danser un couple de japonais, se planta devant l’homme qui s’occupait de l’attraction.
Sans un mot, celui-ci les fit asseoir dans un wagon noir. Miki se décala légèrement pour laisser de la place à Maika, et il esquissa un sourire radieux.

-On va bien s’marrer !

Sur ces bonnes paroles, le train s’ébranla et se mit en marche. Aussitôt, des bruits dignes d’un film d’horreur s’enclenchèrent. Une ombre se dessina sur le mur en face, tandis que des ricanements sinistres résonnaient.
Et puis sans prévenir, un squelette tomba sur eux.
La tête verte poussa un cri de stupeur. Miki, lui, haussa un sourcil. C’est en balançant des jouets sur eux qu’on voulait les effrayer ? Blasé, le garçon écarta le squelette et se concentra sur le tunnel qu’ils empruntaient.
Il n’y avait rien d’effrayant. Des sorcières qui ricanaient, des fantômes qui flottaient dans l’air, (comment faisaient-ils ?), des ombres qui se dessinaient sur les murs pour disparaître ensuite, des squelettes qui caressaient leurs visages.
Typique.

-Nul à chier, grogna-t-il quand ils furent dehors. Et on a pas repéré la blondasse du chef.

Sentant la mauvaise humeur l’assaillir, il passa une main dans ses cheveux dorés. C’était un tic, quand il était d’humeur grognonne.

-Là, s’écria-t-il soudain. Regarde, la blonde !

Il pointa du doigt une jeune créature aux courbes voluptueuses, et dotée d’une crinière blonde ondulée, et d’un sourire étincelant. Sans attendre l’avis de sa partenaire de film James Bond, il empoigna le bras de sa cible.

-Toi, tu s’rais pas la nana de Ryô ?
-Qu-quoi ? Lâche-moi ! Keviiiiin !

Aussitôt, un molosse aux cheveux roux se retourna. Miki haussa un sourcil. Kevin ? Quelques secondes s’écoulèrent, et puis l’italien éclata de rire. Un si gros colosse avec… des tâches de rousseur ? Haletant, il fit signe à Maika d’approcher.

-Putain, gloussa-t-il. C’est un rouquin ! Et il s’appelle Kevin !

Il reprenait son souffle avec peine quand le fameux Kevin émit un grognement menaçant. Aussitôt, Miki arrêta de rire. Tiens, il cherchait la bagarre ? Justement, l’italien avait besoin de se défouler. Un grand sourire aux lèvres, il leva la tête vers le roux qui le dépassait d’une bonne tête.
Le premier coup surgit, fonçant droit vers Miki. Ce dernier l’esquiva sans peine. Il s’était déjà frotté à Andrew Williams, l’acolyte d’Alyss, une bonne dizaine de fois, et comparé à lui, ce Kevin était d’une lenteur affligeante.
L’italien esquiva un deuxième coup, et balança son pied dans le vous-savez-quoi de son adversaire qui se plia aussitôt de douleur.

-Désolé, claironna-t-il en s’éloignant.

Il empoigna Maika par la taille pour la forcer à partir, et adressa un dernier clin d’œil à la blondinette qui lui criait des insultes.

-Je me suis gouré. Bon euh... Tu vois une autre blonde ?

Pourquoi Mai ? Pourquoi cela devait-il lui arriver ? Pourquoi son partenaire ne pouvait-il pas être plus compréhensif ? Oh pour être aux petits soins avec elle, ça il l’était. Un vrai petit chevalier servant :

-Viens tête verte, lança-t-il. Je vais les éclater, ces squelettes.

Vous voyez le genre ? Le garçon faisait mine d’abattre des ennemis invisibles, serait-ce un moyen de la rassurer ? Vachement réussi. Evidemment, Mai n’avait pas le choix, elle devait se résigner à son destin. Ce n’était que quelques instants de pur frayeur, mais tout irait bien, oui tout irait bien…Mai s’installa dans le wagon à coté du blondinet qui était à des kilomètres de la rassurer :

-On va bien s’marrer !

Mai n'était pas du même avis, en pleine crise de poule-mouillé, elle allait lui dire qu’elle ne se sentait pas bien et demander à sortir du wagon mais celui-ci s’ébranla et entra dans l’attraction immédiatement. Oh seigneur, Mai ferma les yeux tandis que des cris stridents et des bruits de fin du monde venaient percer ses tympans. Elle résista tant bien que mal à ne pas crier pour se faire huer dessus par le blondinet. D’ailleurs, qu’en était-il de lui ? Elle décida d’ouvrir les yeux pendant une fraction de seconde pour vérifier si le garçon s’amusait tant que ça. Mauvaise idée.

Un squelette leur tomba dessus et Mai se retrouva les yeux dans les yeux avec un magnifique crane bougeant et claquant des dents. Mai hurla et s’évanouit, le trop plein d’émotion sans doute. La forte lumière du jour la réveilla immédiatement et sans demander son reste, Mai sortit hors du wagon à la première seconde où elle fut libérée.Elle tentait de reprendre une contenance tandis que le blondinet sortait lui aussi.

-Nul à chier, grogna-t-il quand ils furent dehors. Et on a pas repéré la blondasse du chef.

Ha ! C’était trop fort ça ! Mai en avait bavé et le petit blondinet ne se souciait absolument pas de son sort. Et cette façon de dire « chef », un vrai petit toutou sans cervelle. En même temps, Mai lui porta de l’admiration, ce gars-là n’avait pas froid aux yeux. Elle allait se mettre à la recherche de la blonde elle aussi quand elle vit l’italien courir aborder une jeune blonde bien en chair. Elle pouvait correspondre à la cible.

Voyant la jeune femme en détresse, un gros mastard roux se retourna, mais Miki ne semblait pas le moins du monde effrayé, il faisait même signe à Maika de s’approcher. Ok, mais elle resterait sur le banc de touche. Un combat après une bonne dose de frayeur ne l’intéressait absolument pas. Puis le garçon gloussa en lui disant que le gros mastard s’appelait…Kevin. Non, sérieux ??? Mai partit dans un fou rire, bouahaha Kevin, même son canari elle ne l’appellerait jamais comme ça ! Le baraqué se fâche et provoque Miki. Intéressant, elle pourrait voir comment se débrouillait le Darky sur le terrain.

L’Italien maitrisait parfaitement ses coups, bien plus rapide et agile que le gros balourd, il put esquiver les coups du mastodonte et l’envoyer au tapis d’un simple coup de pied bien placé. Maika était en admiration, et constata qu’elle n’était pas la seule d’ailleurs. Des couples s’étaient agglutinés comme des abeilles autour du miel et les filles regardaient le bel Italien avec un regard admiratif puis résigné lorsqu’elles croisèrent le regard de leur propre compagnon, visiblement jaloux.

Maika était encore plus fière lorsque son faux petit-ami l’empoigna par la taille, faisant pousser à la cantonade des soupirs de jalousie venant des filles comme des mecs. De quoi faire reluire le blason de Mai qui se déhanchait comme les mannequins dans les magazines pour filles de ses copines, arrachant ainsi des soupirs venant cette fois-ci des mecs et des cris indignés pour les filles. Mai était hilare, elle en avait complètement oublié la mission :

-Hey, où tu as appris à te battre comme ça ?, lui demanda Mai en souriant, Moi, j’ai tout appris dans la rue et je peux te dire que des caïds comme toi, j’en ai pas croisé beaucoup dans ma vie.

Tout en marchant, Mai continuait les recherches de la jeune française en se demandant pour la millième fois ce qu’il y avait de si important dans cette lettre. Elle coutait quand même 130 euros. Et si cette enveloppe contenait justement un chèque d’une valeur astronomique ? Cela expliquait pourquoi il donnerait 130 malheureux euros à deux personnes comme Mai et Miki. Elle fouilla dans la veste de l’Italien en se justifiant :

-Je veux savoir ce que contient cette lettre, dit-elle en arrêtant ses fouilles de peur de se recevoir un coup de poing du blondinet, t’imagine si elle contient un chèque de 30 000 euros ? On sera riche ! Allez montre-la moi steplait !

Elle lança un regard de chat-botté à Blondinet pour qu’il daigne accéder à sa requête. Après tout, ce regard était irrésistible.

RP toujours d'actualité ?